Lire le livre coordonné par Liliane Chalon

Eduquer à la santé Pour une école en bonne santé -Chronique sociale

L’éducation à la santé n’est ni une discipline supplémentaire, ni un surcroit de travail pour le maître mais plutôt une démarche globale de bien-être à l’école. La santé, selon la définition de l’OMS est un sentiment de bien-être physique, mental et social. C’est un bien qu’il convient de préserver et de développer. Un des enjeux de l’école est de savoir lier santé et apprentissages. La question est celle du comment faire. Pour cela, il n’y a pas une bonne réponse, mais des réponses plurielles liées au contexte social et environnemental de l’école dans laquelle le projet va se conduire. A Paris les pistes sont nombreuses : richesse des ressources, propositions faites aux écoles par les partenaires : nutrition santé par la DASES, (Pikabouge) concours d’arts plastiques par la Ligue contre le cancer (le thème retenu pour cette année est l’eau), pour ne citer que celles-là. Bien qu’ayant une entrée thématique ces propositions permettent une grande interdisciplinarité, sans laquelle le sens ne peut être approprié par les élèves. Qui dit bien- être à l’école, dans la classe dit développement des compétences psychosociales. Sans confiance en soi, sentiment d’appartenance, esprit critique, l’élève qui sortira de nos écoles ne sera pas un futur citoyen digne de ce nom.

Vous trouverez dans ce livre des exemples concrets d’action, des ressources pédagogiques, des bibliographies ainsi que des propositions d’activités, cahiers de réussites ou ateliers philos qui participent du bien-être physique, mental et social de nos élèves, mais aussi de leurs enseignants.

Éduquer à la santé « Pour une école en bonne santé » Sous la direction de Liliane ChalonSeptembre 2011, 160 pages Chronique Sociale, Lyon

La bonne santé psychologique, celle de l’école également, dépend de la bonne santé physique. Ce n’est pas une révélation. Cela va sans dire. Cela va aussi en l’écrivant. Ce livre que je viens de terminer participe à développer, au sein de l’école, une bonne santé, psychologique et physique, pour le élèves, les professeurs et les intervenants. C’est un point important qui, à lui seul pourrait justifier sa publication. Ce n’est pas le seul ! Les deux premiers chapitres par exemple. Ils présentent respectivement des Repères (le premier) et des Illustrations (le deuxième), et permettent aux enseignants, débutants ou experts, et plus largement à l’ensemble des personnels éducatifs intervenant à l’école, de bien cerner le problème professionnel posé par « l’éducation à la santé ». L’entrée choisie par l’auteure est intéressante en ce sens qu’elle ne fait pas de cette thématique une discipline supplémentaire à enseigner (et donc à apprendre). C’est un regard global qui est mis en avant, intégrant l’approche de la santé à l’école dans le respect des programmes (l’auteure fut inspectrice de l’éducation nationale et a piloté la mission « santé et apprentissage » du rectorat de l’Académie de Paris) et surtout dans le cadre des apprentissages, nombreux, que doivent aborder les élèves, tout au long de leur scolarité. Ces deux chapitres sont importants car ils ouvrent véritablement la voie aux professionnels de l’éducation et de l’enseignement allant jusqu’à offrir des critères pour analyser les situations pédagogiques décrites dans l’ouvrage. On comprend bien comment une approche qui constitue une équipe et implique chacun des partenaires est essentielle pour mener à bien un projet. Les éléments mis à disposition des lecteurs dépassent largement le cadre strict de l’éducation à la santé et peuvent être transposés pour d’autres enseignements, disciplinaires ou transversaux. Le chapitre 3, avec son entrée par les compétences, propose deux projets simplement décrits et des outils. Des outils pédagogiques que les enseignants pourront reprendre dans leur classe (« cahier de réussite », « ateliers philo », …) tous adaptés à la thématique traitée. De nombreux conseils et outils sont mis à disposition, couvrant l’ensemble de l’école primaire et une « bibliothèque d’albums » bien utile vient clore ce chapitre. Le chapitre suivant est entièrement consacré à des ressources pédagogiques, des références théoriques, des outils concrets qui incluent la présentation de sites présentant toutes les garanties de sérieux. Il pose aussi la question de l’évaluation. Comment peut-on évaluer des actions pédagogiques et éducatives qui relèvent, pour l’essentiel, de la prévention ? Enfin, ce chapitre n’élude pas l’indispensable question de la FORMATION dont nous constatons qu’elle est actuellement sinon délaissée du moins maltraitée, et ce, y compris dans les masters dédiés aux métiers de l’enseignement et de l’éducation… Enfin, le cinquième et dernier chapitre propose six points de vue d’acteurs compétents dont aucun ne cherche à faire la leçon mais contribue bien plus à poursuivre et enrichir la réflexion sur ce sujet important pour l’École et ses élèves.

Dominique Sénore Pédagogue, membre de l’AGSAS

On peut aussi lire la présentation qui en est faite sur le site du rectorat de Paris dans la rubrique ils ont publié :

https://www.ac-paris.fr/portail/jcm...